Mot du PCMT à la rencontre élargie aux deux délégations

  • Excellence Monsieur ABDEL FATTAH EL-SISSI, Président de la République Arabe d’Égypte ;
  • Mesdames, Messieurs les Ministres ;
  • Mesdames, Messieurs les Conseillers ;
  • Mesdames, Messieurs.

Au seuil de la nouvelle année, je voudrais, tout d’abord, au nom de la délégation qui m’accompagne et à mon nom propre, présenter nos meilleurs vœux de santé, de longévité, de prospérité et de bonheur, à Mon Frère, le Président ABDEL FATTAH EL-SISSI, à Son estimé Gouvernement et au Peuple frère d’Égypte.  

Je voudrais, également, m’acquitter du devoir d’exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude, pour l’accueil tant cordial, chaleureux que fraternel, ainsi que pour toutes les bienveillantes marques d’attention, dont nous sommes l’objet, depuis notre arrivée dans cette grande et historique capitale égyptienne, Le Caire.

Je tiens, en outre, à exprimer ma sincère reconnaissance et toute mon appréciation pour l’aimable invitation que Mon Frère, le Président ABDEL FATTAH EL-SISSI m’a adressée pour effectuer la présente visite officielle que j’accomplis avec un réel plaisir.

Je me réjouis, d’être aujourd’hui en Égypte, parmi mes frères et sœurs du grand Nil. La terre des pyramides et des merveilles, berceau des civilisations millénaires, qui allie aujourd’hui, la gloire de l’histoire et le progrès de la modernité. Un pays frère auquel le Tchad est attaché, par des liens historiques de fraternité, d’amitié et de coopération.

C’est également le lieu de renouveler mes sincères remerciements à la République sœur d’Égypte, pour avoir dépêché une éminente délégation compatir avec le peuple tchadien, dans son deuil, au lendemain de la disparition tragique du Maréchal du Tchad, IDRISS DEBY ITNO, tombé héroïquement en défendant la mère patrie.

Excellence Monsieur le Président

Mesdames, Messieurs

Le Tchad et l’Égypte entretiennent de relations séculaires fondées sur l’amitié, la fraternité et le respect. Nos deux pays ont su construire, au fil des décennies, un partenariat fructueux, au grand bénéfice de nos deux peuples frères.

Au niveau de la coopération bilatérale, nos deux États sont liés par un large éventail d’Accords de coopération, des Traités d’amitié et d’assistance mutuelle et ainsi que des Mémorandums d’entente dans plusieurs domaines tels que : la Coopération Militaire, l’Aviation Civile, la Recherche Agricole, l’Enseignement, la Formation Civile et Militaire, le Commerce, l’Élevage, la Santé, l’Énergie, la Culture, les Technologies, les Médias, les Mines, les Bâtiments et les Travaux Publics. Cette diversité témoigne éloquemment de l’ancrage de notre coopération.

Cependant, force est de constater aujourd’hui, que de nombreuses difficultés freinent l’exécution de ces accords. Certains ne sont pas entrés en vigueur faute de ratification. D’autres sont restés à l’état de projets. Un état de fait qui appelle à donner un nouveau souffle à cette coopération.

C’est pourquoi, la relance de la Commission Mixte est une urgence pour la redynamiser. Elle devrait examiner, dans les meilleurs délais, les voies et moyens, en vue de lever les obstacles et faciliter l’entrée en vigueur de ces accords. De même, la commission devrait servir de mécanisme permanent d’évaluation pour mesurer les forces et faiblesses de notre coopération.

A cet égard, il me plait de situer la présente visite officielle, dans la dynamique de consolidation des acquis de notre fructueuse collaboration, du raffermissement de nos liens historiques et d’exploration de nouvelles perspectives de coopération dans les domaines d’intérêt commun.

Elle vise, surtout, à insuffler une nouvelle dynamique à notre action conjointe pour concrétiser les projets phares de notre coopération économique, commerciale et industrielle, qui connaissent un ralentissement en raison du contexte sanitaire et sécuritaire. Je voudrais citer notamment:

  • La Zone industrielle tchado-égyptienne de Djarmaya pour la transformation de produits agricoles ;
  • Le Complexe de l’abattoir et de transformation des dérivés ;
  • Le Développement du secteur Minier dans cinq blocs au Tchad ;
  • La Zone d’introduction de la betterave à sucre et la ferme expérimentale, aux alentours de N’Djaména ;
  • La Zone de riziculture de N’Djaména Fara ;
  • L’Exploration de pétrole et du gaz dans le bassin d’Erdi ;
  • La Relance de la construction de la route Assouan Amdjarass

Au-delà de ces projets sommairement cités, mon pays, le Tchad, regorge de ressources naturelles variées et offre de réelles opportunités d’investissements, dans les secteurs des voies de communications, ainsi que de l’élevage, de l’agriculture, de la santé, de l’énergie et du commerce.

L’expertise, le savoir-faire avéré et les capitaux égyptiens sont sollicités et attendus au Tchad pour mettre en valeur les secteurs précités et accompagner le Tchad dans ses efforts de développement.

Excellence Monsieur le Président

Mesdames, Messieurs ;

La crise libyenne a été et reste une source de déstabilisation pour les pays voisins de la Libye, notamment le Tchad. Le Sud de la Libye, devenu une zone de non-droit, constitue un vivier des groupes terroristes, des bandes des mercenaires, des éléments armés et des trafiquants de drogues, d’armes, des munitions et d’êtres humains.

C’est pourquoi, nous estimons que le règlement de la crise libyenne passe aussi et surtout par le retrait de tous les mercenaires et des éléments armés du territoire libyen. Mais ce retrait, s’il n’est pas bien encadré et placé sous le contrôle de la communauté internationale, risque d’être une source de nouvelle déstabilisation de la région.

A cet égard, le Tchad et les autres pays voisins au sud de la Libye plaident en faveur de la mise en place, sous l’égide des Nations Unies, d’un dispositif international d’encadrement de ce retrait.

De même, ils sollicitent le soutien des pays frères et amis sur cette question. Un tel dispositif comprenant les représentants des pays voisins, pourrait aider à identifier, recenser, désarmer et démobiliser les mercenaires, en vue de préparer leur retour sans menace dans leurs pays d’origine, conformément à des modalités et calendriers bien définis.

Dans cette perspective, le Tchad a déjà mis sur pied un Comté Technique Spécial chargé de prendre attache avec ceux des Tchadiens dans l’opposition armée, renonçant à la violence et au mercenariat, afin de faciliter leur participation au dialogue national inclusif en préparation dans le cadre de la transition politique en cours.

Excellence Monsieur le Président

Mesdames, Messieurs ;

Sur le plan politique, le Tchad est dans une période de transition. Une transition dont nous avons achevé la construction du socle fondateur, par la mise en place des principaux organes, en l’occurrence, un Conseil Militaire de Transition, que j’ai l’honneur de présider, un Gouvernement de large ouverture, dirigé par un Premier Ministre Civil et un Conseil National de Transition, faisant office de Parlement provisoire.  

Ce socle est soutenu par une Charte de Transition, une Feuille de Route du Gouvernement de Transition, un Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif, un Pacte Social avec les leaders syndicaux.

Notre pays s’apprête à organiser, dès le 15 février prochain, un Dialogue National Inclusif. À l’issue de ce dialogue, une nouvelle Constitution va être adoptée par voie référendaire et le processus aboutira à la tenue des élections générales transparentes, libres, crédibles et démocratiques.

Pour faire aboutir ce processus qui nécessite des moyens considérables,  le Tchad compte sur le soutien multiforme de tous ses partenaires bilatéraux et multilatéraux, notamment les pays frères et amis, au premier rang desquels se trouve la République sœur d’Égypte.

Je vous remercie pour votre aimable attention