Message du Président de Transition ,Président de la République du Tchad ,Chef de l’Etat ,Président en Exercice du CILSS à l’occasion du Cinquantenaire du CILSS

Sahéliennes, Sahéliens ;

Le 12 septembre de chaque année, la communauté sahélienne et ouest-africaine célèbre l’anniversaire de la création en 1973 de notre organisation sous régionale ; j’ai nommé : le CILSS, Comité permanent Inter-états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel. 

Cette année, la commémoration de cette journée mémorable coïncide avec le 50ème anniversaire de notre Institution commune.

En un demi-siècle, le CILSS, malgré de nombreuses difficultés organisationnelles, financières et institutionnelles, a toujours fortement appuyé ses États membres et les partenaires dans les actions de développement au profit des populations du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.

Il a ainsi mis en place des mécanismes, instruments et outils innovants qui, aujourd’hui, permettent de mieux appréhender, comprendre et faire face efficacement aux défis du développement durable dans la région.

Ces défis sont entre autres la lutte contre la sécheresse et les effets néfastes du changement climatique, la non-maitrise de l’eau et de l’énergie, le disfonctionnement du marché régional des produits agroalimentaires, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, la gestion des pesticides, la problématique de population, la formation, pour ne citer que ceux-ci.

Sahéliennes, Sahéliens ;

Notre institution fait partie des premières organisations intergouvernementales post indépendance créées pour doter notre région d’une techno-structure scientifique et technique.

Elle est née d’une vision des Chefs d’État sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad) qui se sont réunis le 12 septembre 1973 à Ouagadougou au Burkina Faso pour évaluer les effets dévastateurs de la grande sécheresse qui frappait la région.

Ces pères fondateurs ont très vite perçu le défi que constitue le changement du climat, bien avant que le sujet ne soit aujourd’hui au cœur de l’actualité et de l’agenda international.

Ainsi, la création du CILSS est à la fois une réponse politique par la mutualisation des moyens et la solidarité régionale et une réponse technique pour prendre en charge les défis que posaient la sécheresse et l’insécurité alimentaire.

Comme vous le voyez, le CILSS, c’est d’abord un état d’esprit de solidarité pour faire face à un destin commun avant d’être une organisation.

De six États membres à sa création, le CILSS compte aujourd’hui 13 membres avec l’adhésion du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, de la Guinée, de la Guinée Bissau et du Togo. Le Soudan et la République centrafricaine attendent la matérialisation de leur adhésion effective. Comme on le dit l’Union fait la force.

 Aujourd’hui, la renommée et les acquis de notre institution vont au-delà de ses treize États membres, et s’étendent à tout l’espace CEDEAO, la Mauritanie et le Tchad, soit 17 pays.

Ceci démontre à suffisance la pertinence de son mandat, des actions menées ainsi que les importants acquis engrangés par notre institution au fil de ses 50 ans d’existence, au profit de nos vaillantes populations.

Sahéliennes, Sahéliens ;

Ainsi donc, a commencé la construction du système CILSS avec son institutionnalisation à travers un Secrétariat Exécutif basé à Ouagadougou au Burkina Faso, le Centre Régional AGRHYMET, devenu Centre Climatique Régional pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel basé à Niamey en République du Niger et l’Institut du Sahel installé à Bamako en République du Mali.

Malgré les différentes conjonctures, la vision est restée la même autour de ce slogan qui constitue tout un programme : « Un autre Sahel est possible ». Ce qui justifie d’importants investissements dans la recherche de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la lutte contre les effets de la désertification et du changement climatique pour un équilibre écologique et un développement durable au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

Depuis sa création, le CILSS a été de toutes les batailles pour la sécurité alimentaire et la lutte contre les effets du changement climatique.

Il a été pionnier dans divers domaines notamment la sécurité alimentaire, l’énergie solaire, l’énergie domestique, la transformation des produits agroalimentaires, l’éducation environnementale, le suivi écologique et l’impact de la sécheresse, la gestion des pesticides, la recherche sur les questions des populations et du développement, etc.

Il a été toujours le porte-voix et à côté de ses États membres au niveau continental dans l’élaboration des politiques publiques et des conventions internationales sur les systèmes alimentaires, la désertification et le changement climatique.

Sahéliennes, Sahéliens ;

Le CILSS, c’est aussi une co-construction avec des partenaires historiques notamment le Club du Sahel et l’USAID et autres qui ont accompagné son développement.

En effet, grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers, la région ne peut plus jamais être surprise par les catastrophes naturelles comme les inondations et les sécheresses.

Aujourd’hui, alors que nous commémorons le cinquantième anniversaire de notre organisation commune, nous pouvons légitimement être fiers des résultats atteints par le CILSS dans la réalisation de son mandat.

Ceci grâce à une expertise forte et un leadership reconnu dans ses domaines d’interventions avec l’appui de partenaires et d’institutions de référence, qui accompagnent nos États et nos populations dans la quête d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable.

Je voudrais les remercier ainsi que tous les autres partenaires, notamment la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, la Banque Islamique de Développement, l’Union Européenne, l’Agence Française de Développement, les Coopérations Canadienne, Suisse, Espagnole, etc.

Sahéliennes, Sahéliens ;

Notre institution commune dispose de pré requis solides pour accompagner les États, les organisations professionnelles et les populations de notre espace pour une transformation structurelle de nos systèmes de production.

Par son expertise et l’expérience acquises, le CILSS est un précieux outil de coopération technique et scientifique entre les États membres dans un contexte où, la diplomatie et la finance climatiques tiennent de plus en plus une place importante dans les relations de l’Afrique avec le reste du monde.

50 années, c’est plus que l’âge de la maturité. Nous savons que le CILSS peut mieux faire. C’est pourquoi j’invite les dirigeants du CILSS à nous aider à relever les nouveaux défis et enjeux multiformes qui se posent à nos Etats et à la région. Ils doivent travailler à l’amélioration constante des outils et instruments tels que le réseau de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (PREGEC) et le Réseau de Prévention des Crises Alimentaires (RPCA), en produisant des informations pertinentes et de qualité. Elles aideront à la prise de décision et à mettre l’accent sur la formation et le renforcement des capacités de nos cadres nationaux dans les divers secteurs de développement.

Je saisis donc cette occasion pour inviter une fois encore nos partenaires techniques et financiers à accompagner le CILSS, qui œuvre pour l’amélioration des conditions de vie des populations sahéliennes et ouest-africaines.

Avant de terminer, je tiens à remercier au nom de toutes les sahéliennes et de tous les sahéliens, la communauté internationale pour le soutien multiforme et constant qu’elle ne cesse d’apporter au CILSS et à ses États membres, depuis près de 50 ans.

Je souhaite à tous les citoyennes et citoyens des États membres du CILSS un joyeux cinquantenaire.

Vive le CILSS !

Vive la solidarité sahélienne et ouest africaine !

Vive la solidarité internationale !

Je vous remercie.