MESSAGE DU PCMT, PRESIDENT EN EXERCICE DU CILSS

Concitoyennes, Concitoyens des Etats membres du CILSS

– Mes chers frères et sœurs

Aujourd’hui, 12 septembre 2021, nous commémorons la 36ème journée du CILSS autour du thème: « Jeunes, restauration des terres et systèmes alimentaires productifs ».

Ce thème est en adéquation parfaite avec le mandat du CILSS et  couvre les principaux problèmes de développement que connait la région Sahel et Afrique de l’Ouest. Comme stipulé dans sa Deuxième Convention révisée, le CILSS est appelé à s’investir dans la recherche de la sécurité alimentaire et dans la lutte contre les effets de la sécheresse, du changement climatique et la désertification pour un équilibre écologique durable en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Les décideurs politiques des pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires au développement doivent se convaincre qu’il est essentiel d’outiller nos jeunes. Il faut leur permettre d’acquérir les compétences, les ressources et la confiance dont ils ont besoin pour avoir des exploitations rentables et des entreprises novatrices, afin de devenir de véritables acteurs du changement de demain.

Le défi de subvenir aux besoins alimentaires de nos populations constamment croissantes est plus que jamais au centre de nos préoccupations communes. Le nombre croissant des jeunes actifs représente un atout de taille mais présente également le défi de leur intégration dans le marché du travail.

A cet égard, les opportunités ne manquent pas pour résoudre le problème d’emploi des jeunes. Des solutions porteuses d’espoir existent, parmi lesquelles la restauration des terres dégradées à travers les bonnes pratiques agricoles, qui permet de créer des emplois verts et décents pour les jeunes.

– Mes chers frères et sœurs

A cause de la surexploitation, les terres des pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest se dégradent à un rythme qui va compromettre l’aboutissement des efforts vers le développement durable. Nos pays gagneraient à privilégier la gestion durable des terres, car la dégradation des terres représente un coût économique et social énorme, tandis que la restauration des terres est salvatrice à tout égard.

Ce n’est qu’en mettant en cohérence, nos initiatives dans une vision synergique que nous parviendrons à inverser durablement les tendances de dégradation de nos terres et rendre viable notre espace régional.

Les gouvernements des Etats du Sahel et de l’Afrique doivent saisir cette opportunité et mettre en œuvre des politiques et stratégies appropriées en vue de permettre aux jeunes d’avoir leur chance et de mieux contribuer aux efforts consentis pour l’atteinte des Objectifs de Développement durable à l’horizon 2030.

Cela passe nécessairement par :

– L’amélioration du cadre de gouvernance et de politique avec l’appui des institutions locales, régionales et nationales. Lesquelles doivent adopter des politiques et des pratiques de gouvernance adéquates permettant de créer un mouvement d’ensemble de lutte contre la dégradation des terres ;

– La promotion des pratiques agro écologiques, un des moyens les plus efficaces pour créer les conditions favorables en vue de garantir le droit à l’alimentation ;

– La prise des engagements forts pour réorienter fondamentalement les priorités d’investissement en faveur de l’essor de systèmes alimentaires locaux durables et résilients.

  • Mes chers frères et sœurs

La situation alimentaire et nutritionnelle de l’Afrique de l’Ouest s’est fortement détériorée au cours de denières années. La région fait face à une situation sans précédent due à des chocs multiples qui s’ajoutent à la pauvreté structurelle, aux profondes inégalités et à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle chroniques.

L’insécurité alimentaire et nutritionnelle des personnes vivant au Sahel a été aggravée par d’autres crises telles que les conflits communautaires, la pandémie de la COVID 19 et le changement climatique, avec un impact sur les conditions de vie et l’économie des ménages.

Pour la deuxième année consécutive, le Sahel et l’Afrique de l’Ouest font face à une crise alimentaire et nutritionnelle majeure, avec 27.1 millions de personnes menacées pendant la soudure 2021.

La pandémie de la COVID-19 a révélé la fragilité et les inégalités des systèmes alimentaires : elle souligne le besoin urgent de disposer de systèmes alimentaires plus durables, inclusifs et résistants.

Aussi, la transformation des systèmes alimentaires doit être au centre des efforts pour atteindre les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici à 2030.

Au regard de cette situation de plus en plus préoccupante notre organisation en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers, a engagé des actions urgentes pour accompagner et assister les Etats membres dans leur quête d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Le CILSS a, en outre, fortement appuyé nos Etats dans la révision ou l’élaboration des plans de riposte plus intégrés sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, afin de prévenir toute catastrophe humanitaire d’envergure dans la région dans ce nouveau contexte.

A cet effet, le système de collecte des données et de suivi rapproché de la situation alimentaire et nutritionnelle  et les avis du Dispositif régional de prévention et de gestion des crises (PREGEC), sont des outils  pour aider les décideurs dans la prise de décisions.

Mes chers frères et sœurs,

En ma qualité de Président en Exercice du CILSS, je voudrais engager notre Institution, en synergie avec nos autes Organisations intergouvernementales regionales à mutualiser leurs efforts, pour une meilleure complémentarité et coordination des réponses fortes en vue d’atténuer les effets de la pandémie de la COVID-19, les conséquences de la menace sécuritaire posée par le terrorisme dans la bande Sahélo-Saharienne sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la détérioration des moyens d’existence des populations au Sahel et en Afrique de l’Ouest.


Mes chers frères et sœurs,

La célébration de cette 36ème journée m’offre l’occasion de remercier, au nom de toutes les populations et des Etats membres du CILSS, la Communauté des partenaires techniques et financiers, pour le soutien multiforme et constant qu’elle ne cesse d’apporter au CILSS et à ses Etats membres.

A la lumière des grands défis de l’heure, il nous paraît opportun de porter à l’attention de nos partenaires, la nécessité d’un soutien appuyé qui permettra à l’Institution d’atteindre ses objectifs.

Aussi, j’exhorte tous les États membres du CILSS à une action commune, coordonnée et concertée dans la perspective de la participation à la COP26 qui sera tenue au Royaume-Uni.

Pour terminer, je réitère l’engagement du CILSS à soutenir les efforts de ses Etats membres dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et à relever les défis combien importants à venir, qui passeront nécessairement par la mise en œuvre de la réforme organisationnelle et institutionnelle, afin de confirmer son leadership régional dans ses domaines de compétences.`

Vive le CILSS !

Vive la jeunesse

Vive la solidarité sahélienne et ouest africaine !