DISCOURS DE LA PREMIERE DAME A L’OCCASION DU LANCEMENT DE SON AGENDA D’ACTION 2019-2023

   Publié Le : 14/06/2019 16:17

   –    Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;

   –    Mesdames,  Messieurs les Présidents des Grandes institutions de la République ;

   –    Mesdames, Messieurs les Membres du Gouvernement ;

   –    Monsieur le Représentant de l’UNICEF au Tchad ;

   –    Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des organisations internationales ;

   –    Distingués invités, tout protocole observé ;

   –    Mesdames et Messieurs.

   A l’entame de mes propos, je tiens à vous remercier tous d’avoir pris de votre précieux temps pour rehausser de votre présence cette cérémonie.

   Notre rencontre se tient à moins de deux jours de la célébration le 16 juin, de la Journée de l’Enfant Africain. Notre pays est honoré par l’Union Africaine qui l’a choisi pour abriter l’édition 2019 de  cette journée commémorative,  combien importante,  pour le plaidoyer en faveur des droits des enfants.

   Aussi,  voudrais-je souhaiter à tous les enfants du Continent, une Afrique en paix, une Afrique prospère sans laquelle leur avenir serait compromis.

   Je demanderais à chacun de vous, à la veille de cette Journée d’avoir une pensée toute particulière pour les enfants qui nous entourent déjà sans oublier ceux des pays éprouvés par des conflits de tous genres et des catastrophes naturelles.

   Distingués invités ;

   Mesdames, Messieurs

   La synthèse du rapport de mise en œuvre de mon Agenda d’Action dans les dix (10) communes d’Arrondissements qui vient de nous être présentée, est le fruit de plus d’une décennie de réflexion et d’interrogation.

   Pourquoi tant de ressources investies dans les secteurs sociaux ne donnent-t-elles pas de résultats probants et visibles ?

   Pourquoi les indicateurs de santé ne comblent pas  toujours nos attentes en dépit du niveau important des  investissements consentis, tant ce qui concerne nos  propres  ressources que  celles apportées par les partenaires multilatéraux et bilatéraux.

   Ce sont toutes ces questions qui nous ont emmenés à nous rapprocher davantage des communautés dans l’espoir d’en identifier les causes pour apporter des réponses. Nous en avons parlé avec l’UNICEF qui a spontanément accepté de nous accompagner dans notre quête de solutions qui transcende le seul territoire des lois et des textes.

   Distingués invités ;

   Mesdames, Messieurs

   Les deux dernières décennies sont fortement marquées par la prise en compte de toutes les questions relatives à la santé du couple mère-enfant et de l’autonomisation de la femme par les plus hautes autorités de la République.

   Des ressources colossales y sont consacrées, mais les résultats ne sont pas reluisants. En aucun cas, nous ne devons baisser les bras.

   L’expérience que nous venons de voir à travers ce rapport de six mois de mise en œuvre de mon Agenda  nous commande de maintenir l’élan.

   Nous devons nous rapprocher davantage de nos concitoyens et de nos communautés qui ont d’ailleurs  l’obligation de s’approprier de toutes les questions liées à leur bien-être et à leur épanouissement.

   Mais toutes les actions  à  entreprendre doivent se faire avec beaucoup de pédagogie et de philosophie.  C’est à juste raison que le choix des relais communautaires a été laissé à l’appréciation des quartiers et carrés eux-mêmes. Les relais communautaires ont été formés par les travailleurs socio-sanitaires. L’objectif étant de sécuriser les informations personnelles recueillies.

   Distingués invités ;

   Mesdames, Messieurs  

   Je me réjouis du fait que la population elle-même réclame la redynamisation des centres sociaux pour que soient reprises les activités jadis pratiquées telles que la consultation prénatale, la vaccination de routine, l’enseignement ménager, la puériculture.

   Je projette de voir naitre dans nos villages et villes des regroupements de citoyens ordinaire, hommes et femmes identifiés par les communautés elles-mêmes et qui veilleraient à tout ce qui peut contribuer à la qualité de vie.

   Le choix sera porté sur des hommes et des femmes d’un certain âge, respectueux et respectables. On les appellerait les Marraines du Quartier pour les femmes et les hommes Boucliers pourquoi pas ? D’ores et déjà, je sollicite, à cet égard, votre adhésion à cette réflexion.

   Je réitère mon soutien total à toutes ces demandes qui s’inscrivent en droite ligne avec les priorités du gouvernement de la République du Tchad. Nos partenaires, j’en suis sûre, continuerons à nous soutenir.

   L’expérience que nous vivons avec l’UNICEF, dans le cadre du projet dans les dix (10) communes en est une belle illustration. Nous souhaiterions vivement étendre cette expérience au reste du pays. Chaque commune devrait associer les habitants de celle-ci à tous les sujets la concernant.

   Mesdames, Messieurs

   Permettez-moi de  m’appesantir sur la problématique de la malnutrition dont la démonstration vient de nous être faite par le Professeur Abdelsalam Tidjani. Les effets  de la malnutrition sur la croissance de l’enfant et même à l’âge adulte nous interpellent tous. Nous ne devons ménager aucun effort pour protéger nos enfants en les nourrissant mieux, en les faisant vacciner.

   La croissance commence dès les premières heures de la vie, c’est vous dire que la mère aussi doit être bien nourrie, se faire suivre pendant la grossesse et accoucher dans un centre de santé. Tous les enfants doivent être enregistrés.

   La seule façon de protéger notre enfant c’est justement de le faire enregistrer à l’état civil. Cela participe aussi  du droit à la nationalité qui fait partie intégrante des droits humains.

   Distingués invités ;

   Mesdames, Messieurs

   En ma qualité d’Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA, je ne saurai passer sous silence l’engagement solennel pris par notre pays de voir un monde sans VIH d’ici 2030. Autant en 2017, j’étais très inquiète au silence assourdissant qui entourait la lutte contre le VIH, autant je suis réconfortée par la redynamisation du Réseau de prévention contre le VIH en 2018 que je souhaite voir maintenue et soutenue par tous les acteurs de manière permanente.

   Je profite de l’occasion pour saluer le dynamisme exceptionnel de nos communes face à ce fléau. J’invite chacun à se faire tester au VIH. Le SIDA n’est plus une fatalité. Les enfants nés des parents séropositifs sont de plus en plus nombreux à naître sans VIH. La seule solution reste la fréquentation des centres de santé, la prise régulière des antis rétroviraux et une hygiène de vie adéquate.

   Nous devons gagner le combat contre les fléaux que constituent le paludisme, le SIDA, la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Cette cérémonie ne peut se résoudre à un simple lancement d’Agenda, mon initiative certes, mais c’est nous tous qui en sommes les acteurs de mise en œuvre.

   Nous avons besoin de mobiliser toutes les ressources humaines, financières et techniques disponibles pouvant faire évoluer les causes que nous défendons. Les finances peuvent être également mobilisées auprès des partenaires qui interviennent déjà aux côtés du Gouvernement et des organisations de la société civile.

    Le secteur privé doit s’impliquer amplement dans ce combat. Dans la même veine, les maires des communes ne sauraient tout attendre des tiers. Les communes devraient et doivent pouvoir mobiliser toutes les ressources, en prévoir dans leur budget  comme cela se fait sous d’autres cieux. De même, les Relais communautaires qui incarne  une nouvelle vision de la vie dans nos carrés, quartiers et communes doivent se mettre résolument au travail.

   Distingués invités ;

   Mesdames, Messieurs

   Les préoccupations qui nous animent sont nombreuses. Si l’éducation reste l’arme la plus efficace contre la maladie, l’éducation des filles l’est davantage. Éduquer une fille c’est « éduquer toute une nation » reste un sujet éminemment d’actualité.

   Ensemble, nous devons mettre fin au mariage des filles avant 18 ans.

   Je compte sur vous tous pour qu’en 2030, notre pays réponde présent à l’appel du « Tchad que nous voulons». Mettons-nous au travail dès à présent.

   Je conclurais en vous félicitant et vous remercier d’être venus si nombreux ce matin soutenir notre Agenda d’action 2019-2023. Le succès de la mise en œuvre dépend de nous tous.

   Merci à la coordination du projet ;

   Merci à l’UNICEF, merci au CNLS ;

   Merci au Professeur Abdelsalam Tidjani qui a éclairé nos lanternes sur la malnutrition ;

   Merci aux Maires et aux Relais communautaires ;

   Merci au Ballet IRIFE;

   Merci aux Stars amis des enfants, merci aux femmes et aux hommes des médias.

   C’est sur une note d’espoir que je lance officiellement  mon Agenda d’Action 2019-2023.

   Je vous  remercie pour votre aimable attention.