Allocution de son Excellence le  Président de Transition , Président de la République ,Chef de l’Etat, à l’occasion de la Rencontre avec la classe politique

  • Monsieur le Premier Ministre de Transition ;
  • Monsieur le Président du Conseil National de Transition ;
  • Mesdames, Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des Partis Politiques

Je voudrais, de prime abord, prendre un instant afin de remercier le Tout Puissant Créateur pour ses nombreuses bénédictions, parmi lesquelles, cette rencontre fraternelle qui se tient dans la sérénité et la cordialité.

Je tiens, également, à vous exprimer mes vifs remerciements pour votre présence massive à cette rencontre, qui revêt une grande importance.

Il me plait de relever, à cet égard, que votre réponse a toujours été prompte chaque fois que vous êtes conviés à une concertation.

Cela témoigne de votre plein engagement pour le succès de la transition politique en cours dans notre cher pays.

  • Mesdames, Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des partis politiques

Jusqu’ici et dans un élan commun et fédérateur, l’écrasante majorité des formations politiques ont contribué à l’avènement du Tchad nouveau dont le socle a été posé lors des assises nationales du DNIS.

Je voudrais vous réitérer mon infinie gratitude pour cet investissement hautement patriotique.

L’histoire retiendra, qu’à un moment incertain de la vie de la Nation, des acteurs politiques de toutes les sensibilités se sont mobilisés pour mettre en avant l’intérêt supérieur de leur pays.

C’est dans la même perspective que nous nous retrouvons aujourd’hui, un an, après le début de la deuxième phase de transition, celle qui devrait nous conduire au rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Nous sommes à un tournant décisif de notre transition et de notre vie politique. Et je sais combien la classe politique est investie pour que les résolutions du DNIS soient traduites en actes suivant le calendrier prévu.

Evidemment, c’est cette noble préoccupation qui explique votre participation active, effective et dynamique aux opérations de révision du fichier électoral à l’intérieur du pays et à l’étranger.

Le résultat du taux d’enrôlement qui se chiffre à plus de 150%, c’est une victoire de la CONOREC et du peuple tchadien, mais aussi et surtout une victoire des partis politiques. 

Vous vous êtes appropriés les objectifs du processus électoral en vous mettant en première ligne, parcourant l’arrière-pays pour sensibiliser nos compatriotes notamment les jeunes en âge de voter et tous nos compatriotes qui ne figurent pas sur le fichier électoral.

A cet égard, je félicite vivement toute la classe politique et sa structure commune à savoir le Cadre National de Concertation Politique qui joue parfaitement le rôle qui est le sien, celui d’être un catalyseur des opérations électorales.

Je vous exhorte vivement à maintenir et à renforcer cet élan car la bataille n’est pas encore gagnée.

Jai retiré hier ma carte d’électeur.  Le retrait de la carte d’électeur constitue une étape essentielle à laquelle j’appelle tous les compatriotes enrôlés.

Enrôlés et munis de leurs cartes d’électeur, ils pourront exprimer librement leur choix au moment opportun.

Grâce à Dieu, nous avons fait un pas, un grand pas dans la marche pour le retour à la normalité constitutionnelle.

Selon le répertoire des partis politiques légalement enregistrés, vous êtes au nombre de 268 partis politiques en activité dont 217 qui font partie du Cadre National de Concertation Politique.

Rien que depuis le début de la transition plus de 50 partis politiques sont nés dont certains sont des ex-politico militaires.

J’en tire principalement deux enseignements à savoir une prolifération des idées politiques dans notre pays et la volonté affichée des ex politico militaires de faire le choix de la démocratie et non des armes comme mode de conquête du pouvoir.

  • Mesdames, Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux de Partis Politiques

Comme vous le savez tous, le référendum constitutionnel prévu le 17 décembre 2023 est plein d’enjeux car il s’agit non seulement de déterminer la forme de l’État mais de poser le socle de la Refondation de notre Nation.

Le projet de loi fondamentale, je l’ai lu. Il est dense, riche et innovant suivant l’esprit des décisions souveraines du peuple réuni lors des assises du DNIS.

A cet égard, je reste droit dans mes bottes. Comme il est de tradition, je ne m’associerai, ni de près, ni de loin, à ce processus. J’observerai une stricte et totale neutralité.

Il revient, à vous acteurs politiques, comme vous l’aviez fait pendant la révision du fichier électoral, de vous battre pour le triomphe de vos idéaux politiques.   

Je serai bien évidemment le garant du jeu politique conformément aux engagements pris devant le peuple et l’histoire.

Je veillerai à ce que les conditions d’un libre exercice des droits reconnus en matière de vote soient respectées.

Des mesures sécuritaires optimales seront garanties pour permettre aux différents acteurs politiques d’organiser leurs meetings et diverses activités de campagne électorale.

Mais force doit rester à la loi car les libertés individuelles et collectives sont encadrées par des textes.

Ces consultations doivent être libres, démocratiques et transparentes. Elles doivent être totalement crédibles et ne donner lieu à aucune contestation.

Le choix du peuple doit être respecté

  • Mesdames, Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des Partis Politiques

En insistant sur le respect du calendrier électoral, je ne minore pas la question capitale des ressources car nous connaissons tous le coût des opérations.

A cet égard, nous devons garder à l’esprit l’impératif de l’utilisation efficiente, optimale et rationnelle de nos modestes ressources et celles que nous devons mobiliser de nos partenaires qui ont toujours été à nos côtés.

La mise en œuvre du programme de Démobilisation-Désarmement-Réinsertion, qui vient de commencer, devait bénéficier de cet accompagnement de nos partenaires.

  • Mesdames, Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des Partis Politiques

Je voudrais, avant de clore mon propos, au nom de la classe politique et de toute la population, remercier les Chefs d’État de la CEEAC qui ont pris une mesure salutaire en mettant une équipe de facilitation.

Je salue également le leadership éclairé de mon frère FELIX TSHISEKEDI, Président de la République Démocratique du Congo qui n’a ménagé, ni son agenda, ni son énergie, pour accompagner la marche de la transition dans notre pays.

C’est le lieu de se réjouir, une nouvelle fois, de la signature et de l’entrée en application de l’Accord de Kinshasa.

Un accord à la faveur duquel, plusieurs de nos compatriotes du parti Les transformateurs ont regagné le pays pour renforcer la dynamique de la réconciliation.

Avant l’Accord de Kinshasa, plusieurs milliers des compatriotes venant de l’exil ou des mouvements armés ont saisi notre main tenue pour s’inscrire dans la dynamique de la réconciliation.

Le retour en masse des exilés et des ex combattants de mouvements politico-militaires dont certains sont arrivés, au pays, cette semaine-même, témoigne de cette volonté partagée de tourner la page de l’affrontement et de la déchirure dans notre pays.

Nous apprécions tous, le niveau de contribution des acteurs politiques pour l’amorce d’un dialogue fructueux pour une transition plus inclusive et exemplaire. OUI une transition exemplaire. 

N’ayons pas peur de certaines affirmations établies.  Aujourd’hui, la transition tchadienne, comparée à celles des pays qui vivent la même expérience politique, est un modèle que beaucoup citent en exemple.

Nous devons en être fiers et maintenir le cap en vue de gagner, de la plus belle manière, notre pari collectif et ultime : le retour ordonné à l’ordre constitutionnel.

Aussi, j’instruis le gouvernement à apporter un soutien financier aux partis politiques pour qu’ils puissent participer, dans les meilleures conditions, aux compagnes et élections en perspective, dans le respect de la loi.

Que Dieu vous Bénisse!

Que Dieu Bénisse le Tchad !

Je vous remercie !